Alexandre Soljenitstyne

Encre de Chine sur Canson - Cadre 50 cm x 50 cm
Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne né le à Kislovodsk et mort le à Moscou. Il est indissolublement lié à un nom commun, le goulag, devenu par lui, le symbole universel d’une figure de la barbarie moderne. Prix Nobel de littérature en 1970, il a permis aux Occidentaux d'ouvrir enfin les yeux sur les atrocités commises par le totalitarisme soviétique.
En 1993, à l'occasion de l'inauguration du Mémorial de la Vendée aux Lucs-sur-Boulogne, il prononce un discours sur les guerres de Vendée et la Révolution française, comparant ces événements, qu'il qualifie de « génocide », aux soulèvements populaires anti-communistes en Russie.
Son voyage dans l’archipel du goulag commence en 1945. Puis en 1953 il est relégué dans un village kazakh. Atteint d’une tumeur cancéreuse, il est envoyé dans un hôpital de Tachkent dont il décrira l’atmosphère dans Le Pavillon des Cancéreux. C’est pendant sa relégation qu’il commence à écrire, couvrant d’une écriture minuscule les feuilles de papier qu’il parvient à obtenir au prix de mille ruses.
L’Archipel du Goulag est un livre qui échappe à tous les genres, enquête historique sur la répression en URSS depuis la révolution de 1917, chronique des camps, autobiographie sans concession, essai philosophique sur la mort de l’homme et sur l’énergie de la révolte, poème lyrique aussi où se mêlent les voix des martyrs. Soljénitsyne y retrouve le souffle et la richesse spirituelle de la grande tradition du roman russe, celle de Dostoievski, de Tolstoï et de Gogol.
Arrêté de nouveau le 12 février 1974 il est accusé de haute trahison punissable de la peine de mort. Après une nuit passée en cellule, lecture lui est faite du décret le privant de la citoyenneté soviétique et ordonnant son expulsion. Douze heures après son arrestation, il est envoyé par avion spécial à Francfort.
Il s'installe à Zürich, puis, à partir de 1976, dans une ferme du Vermont, d'où il ne cesse de marquer ses distances avec le modèle occidental qu'il compare à "un bazar commercial." Devant la promotion 1978 de l’Université de Harvard il dénonce un monde occidental décadent, satisfait de lui-même et qui a oublié Dieu.
En 1994 il rentre en Russie. Dans le cadre de la Glasnost menée par Mikhaïl Gorbatchev, sa citoyenneté soviétique lui est restituée. Rentré dans sa patrie, il accomplira, livre après livre la tâche à laquelle il s’est senti destiné : rendre vie et âme à cette nation russe, entité spirituelle et culturelle étouffée sous le poids tragique de son histoire.

A lire : Alexandre Soljénitsyne - Lioudmila Saraskira - Ed. Fayard
A regarder : Soljénitsyne dialogue avec Soljénitsyne